Le télescope EUI se réveille

Le télescope EUI se réveille


A model of the instrument EUI (on the left) and the team members who woke up EUI

Le satellite Solar Orbiter a été lancé le 10 février 2020 depuis Cape Canaveral, avec à son bord le télescope spatial Extreme Ultraviolet Imager (EUI). L’activation d’EUI a eu lieu le 25 février.  À ce stade, nous pouvons annoncer avec joie qu’EUI s’est bien réveillé : sa température est correcte, son ordinateur a été mis sous tension avec succès et a terminé ses autotests, et EUI a pu déplacer les roues filtrantes de sa caméra. Tout va bien !

Lancer un télescope spatial et le faire fonctionner pour la première fois dans l’espace est une entreprise délicate. Lors du lancement, le satellite et ses instruments subissent de très nombreuses vibrations. Une fois dans l’espace, la température des instruments peut changer radicalement en fonction de l’orientation du vaisseau spatial. L’eau et les particules atmosphériques peuvent se condenser et rester collées sur les zones sensibles des instruments, créant un effet de « fenêtre brumeuse ». De plus, l’électronique des instruments peut être affectée par des températures extrêmes ou par les rayonnements spatiaux. Tous ces facteurs potentiels sont examinés, vérifiés et triés au cours de la phase de mise en service à proximité de la Terre (‘Near-Earth Commissioning Phase’) qui commence peu après le lancement et se termine le 25 juin. C’est le jour de la revue de mise en service (‘Commissioning Review’) : toutes les preuves recueillies seront évaluées et, si elles sont positives, on déclarera que Solar Orbiter est prêt à fonctionner.

Nous suivons une série d’étapes pour réveiller lentement EUI et pour le rendre pleinement opérationnel. Le 25 février, le processus de réveil a été lancé. Un premier obstacle important a été franchi lorsque le « Common Electronics Box » (CEB) – c’est-à-dire l’ordinateur de bord – a été mis en marche. Le CEB a signalé à la Terre qu’EUI se porte bien. C’était un grand soulagement pour l’équipe EUI, car un instrument mort à cause d’un ordinateur en panne aurait été une catastrophe. Ensuite, l’ordinateur a signalé que ses autotests avaient été effectués avec succès, rassurant l’équipe que l’électronique, la mémoire et les logiciels n’étaient pas endommagés et qu’ils étaient prêts pour leurs tâches. Troisièmement, EUI a confirmé qu’elle pouvait faire tourner le mécanisme de filtrage de sa caméra. Dans un deuxième temps, nous demanderons à EUI de vérifier l’électronique de la caméra en prenant une image, même si les portes du télescope sont encore fermées. Plus tard, lorsque les gaz et le brouillard qui entourent le satellite se seront suffisamment dissipés, nous demanderons à EUI d’ouvrir les portes du télescope et de commencer son travail scientifique. Les premières images d’EUI seront publiées en juillet, en même temps que les premières images et données des autres instruments de Solar Orbiter.

Le réveil a été déclenché au Centre européen d’opérations spatiales, ESOC, à Darmstadt. Deux membres de l’équipe EUI ont suivi le réveil de leur instrument à l’ESOC et étaient disponibles pour intervenir si nécessaire. Les autres membres de l’équipe EUI l’ont suivi depuis leurs instituts d’origine : l’Institut d’Astrophysique Spatiale (France), le Max-Planck-Institut für Sonnensystemforschung (Allemagne), le UCL-Mullard Space Science Laboratory (Royaume-Uni), le Physikalisch-Meteorologisches Observatorium Davos/World Radiation Center (Suisse), le Centre Spatiale de Liège et l’Observatoire Royal de Belgique (Belgique). L’Observatoire royal de Belgique est responsable de l’exploitation scientifique d’EUI.

25 février, 16:04 CET
Philip Smith, de Darmstadt, Allemagne : « En train de préparer le satellite Solar Orbiter pour le démarrage d’EUI ».

25 février, 18:10 CET
Koen Stegen, de Darmstadt, Allemagne : « Les quatre pièces peuvent être mises correctement sous tension ! Je fais maintenant des autotests. Le vaisseau spatial est à 24 secondes-lumière ».

25 février, 20:09 CET
Koen Stegen, de Darmstadt, Allemagne : « Les autotests ont bien fonctionné ».

25 février, 21:07 CET
Koen Stegen, de Darmstadt, Allemagne : « Il est encore trop tôt pour dire hourra. Une roue filtrante se déplace comme prévu. L’autre roue filtrante a un défaut. On peut la réparer ».

25 février, 20:14 CET
David Berghmans, de l’Observatoire royal de Belgique, Belgique : « La température des deux moteurs de la roue filtrante semble être élevée. Le rythme cardiaque d’EUI a chuté ».

25 février, 21:17 CET
Koen Stegen, de Darmstadt, Allemagne : « Nous allons agir. Les battements de cœur manquants lors du démarrage de l’ordinateur EUI sont normaux. Nous continuerons à surveiller les battements de cœur de EUI ».

25 février, 21:58 CET
Koen Stegen, de Darmstadt, Allemagne : « Nous avons allumé les chauffe-moteurs. Mais il semble qu’ils chauffent trop ».

26 février, 00:32 CET
Koen Stegen, de Darmstadt, Allemagne : « Nous avons allumé les chauffe-moteurs à 50 % de leur puissance, ce qui permet de maintenir la température en dessous du point critique. Je vais bientôt rentrer chez moi ».

26 février, 07:31 CET
David Berghmans, de l’Observatoire royal de Belgique, Belgique : « Les choses se présentent bien ce matin ! »

Des félicitations sont arrivées de Belgique, de France, d’Allemagne, de Suisse et du Royaume-Uni.

Plus d’information :
Site web d’EUI: https://wwwbis.sidc.be/EUI/
Suivez EUI sur Twitter: https://twitter.com/EuiTelescope